1. Le travail estil une conduite vitale ?

a) Qu’est-ce qu’un travail ? Est-il spécifiquement humain ?

On peut partir (on doit) du langage courant, il contient une idée commune, populaire, consensuelle, du travail, tel qu’il est abordé et conçu par les locuteurs de la langue.

Expressions du langage courant

Extraction du concept populaire du travail.

Un premier travail est difficile à trouver.

Un emploi pour gagner sa vie, une fonction ou un métier par lequel on répond à un besoin social et dont on tire un revenu, ou bénéfice.

Une femme à terme est entrée en travail.

L’accouchement a commencé, et avec lui les efforts et les douleurs aussi.

Les pièces de bois travaillent dans le meuble.

 

Le meuble commence à vieillir, il a subit les pressions physiques des utilisateurs ou les variations de la température. Il est moins stable, il faut le revisser ou mieux en ajuster les pièces.

Il faut travailler pour réussir ce qu’on entreprend.

La volonté n’est pas productrice, ce sont les actions persévérantes et efficaces qui concrétisent les déclarations d’intention.

Elève sérieux et travailleur.

Il est porteur d’initiative, il reprend ses leçons, s’applique à faire ses exercices ; il cherche la meilleure technique et l’applique avec patience.

Définition du concept porté par le mot :

Le travail se présente comme une activité qui n’est pas son propre but mais qui produit quelque chose,utile aux autres ou à soi-même, directement ou indirectement. Cela demande des efforts, de la persévérance, du savoir-faire, et donc provoque une forme de souffrance. Il met en œuvre les moyens qui rendront concrets, réels, nos désirs et nos projets.

Pour aller plus loin dans la construction du concept de travail humain, faisons quelques comparaisons ou approfondissements :

  • Cette définition contient une intersection avec l’activité des animaux : eux aussi répondent à certains besoins par la transformation de la matière, Mais contrairement à nous ils le font a minima, ils s’intègrent à leur milieu, ils ne le transforment pas radicalement. Le travail humain bouleverse son monde, il le soumet à ses exigences autant qu’il peut ; l’intrusion et la contrainte qu’il y porte sont de taille. C’est là une première différence remarquable.

  • Contrairement au travail des objets ou des forces naturelles, le travail humain est fait par un sujet, une personne qui agit de sa propre volonté. Il définit un but, en relation avec des besoins sociaux et les réalise en utilisant des techniques socialement héritées. Le travail prend place dans la culture : qui définit les buts positifs, qui fait dons des acquis du passé, mais qui demande la vitalité individuelle pour exister.

    Il assume son action qui n’est pas naturelle mais technique, acquise par apprentissage et approfondie par la pratique quotidienne. Cela demandera un effort, et même un engagement durable dans l’effort pour s’approprier la technique et parvenir à ses fins.

    Le travail humain est social dans ses buts mais personnel dans son exécution.

  • Comme le travail qui fait advenir l’enfant dans lequel on se cherchera un peu, le fruit de tout travail humain est le symbole de l’habileté et de l’engagement de l’homme. Il sera ou ne sera pas le témoin de notre implication sociale dans la création du monde commun.

    Marx définition du travail

Marx construit une définition du travail humain qu’il oppose à une analyse du travail inhumain (autre qu’humain) ou aliénant (destructeur de la forme humaine du travail). La première définition est en effet compatible avec le travail animal ou machinal, elle ne saisit pas le propre de l’homme.

Marx complète la définition du travail humain pour saisir ce qui en fait une activité proprement humaine : le travail est une activité productrice technique, subjective et sociale. Ce qui porte atteinte à cette richesse du travail humain l’aliène et en détruit la qualité.