Synthèse du texte de Kant : Une définition synthètique a contrario : l’oeuvre d’art fait l’objet d’un regard désintéressé :
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Quand nous faisons des raisonnements dans le cadre des sciences, nous pouvons, nous devons, nous mettre d’accord. Cet accord se fait sur la nature des choses : le jugement de connaissance saisit la force qui s’exerce, la cause qui agit, la qualité qui se confond avec une autre. Et cela indépendamment de notre opinion ou de notre expérience personnelle. Cela s’explique par le fait que la raison est commune à tous, et qu’elle commande notre appréhension des phénomènes naturels, tous les individus qui veulent comprendre les phénomènes naturels le font avec la catégorie de cause qui est dans notre esprit et qui va nécessairement s’appliquer.
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Quand nous faisons une appréciation de la qualité d’une œuvre d’art, quand nous l’installons parmi les œuvres d’art en la qualifiant de belle, comment peut-on espérer faire naître un accord ? Il ne s’agit pas de la connaître, de l’étudier avec des critères logiques et objectifs, mais de l’éprouver et d’en apprécier la force suggestive. Quand nous prononçons le jugement esthétique : « c’est beau » , nous prétendons qu’il est, qu’il devrait être universel. Si on nous le conteste on fait remarquer qu’un accord empirique a lieu : nous sommes plusieurs, parfois très nombreux, à reconnaître cela. Comment expliquer qu’on puisse partager un jugement sur la base d’une interprétation et non d’une connaissance ?
Selon Kant, la beauté ne peut pas être confondue avec l’utilité, la valeur d’usage, la valeur monétaire, la signification politique ou morale. Elle procède seulement de l’efficacité de ses formes à suggérer des idées, elle est le plaisir de sentir jouer ses facultés intérieures : sensibles et intelligentes à la fois. Ce que démontre ce jeu est le fait qu’une intersubjectivité existe, puisque librement nous élaborons des sens proches à partir des sensations que les oeuvres produisent.
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Cette définition est radicale : elle isole la beauté de toutes autres caractéristiques de l’objet ou de l’événement. En réalité ces caractéristiques sont souvent liées, elles se superposent, et ce n’est que par l’esprit qu’on les distingue. Ou bien, c’est avec le temps, qu’une œuvre se dépouille de toutes les autres caractéristiques.
Conclusion :
Nous avons mené une réflexion sur l’art : comment l’identifier dans ses intentions, ses œuvres, ses modalités d’expression. Nous avons vu qu’il état, entre le travail et le langage, une activité productrice et expressive mêlées. Retrouvant le moment initial de l’interprétation et de l’échange, il nous permet d’y réfléchir. Ce faisant il participe de la connaissance de soi, de la créativité que nous portons tous en nous et qui nous permet de créer ou de partager la liberté de celui qui crée. En plus de cela, et grâce à sa force suggestive et émotive, l’art est un excellent moyen de partager des pensées collectives : il nous fait éprouver une situation avant de la qualifier, de l’interpréter, il nous donne à sentir le sens qui se découvre sans contrainte.
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